Merci Bruno. Bonsoir à toutes et à tous.
L’idée de ce sujet m’est venue suite à la lecture que
nous avons faites, il y a quelque temps déjà, dans le
cadre des toutes premières séances du lundi, à
propos de l’Apologie de Socrate. Texte fondateur s’il en est.
Cette introduction consistera, une fois n’est pas coutume, en une
méditation d’un texte du poète juif d’origine
égyptienne et de culture française Edmond Jabès,
liée à un exercice d’admiration pour le seul vrai
philo-sophos, au
désir amoureux de la sagesse : Socrate, pour qui toute
question reste toujours et encore à reprendre parce qu’elle
est liée au mouvement fragile du désir non pas tant de
connaissance, auquel cas la question apparaît comme une
défaillance de la pensée, que de sens, alors la
question devient la positivité même de la pensée,
Socrate qui questionne les visées, la pertinence, les limites
de tout savoir parce qu’il entend l’appel suspensif et non le
caractère de certitude de celui-ci. Surtout, Socrate pense
parce qu’il questionne, et parle dans cet insatiable désir de
l’autre à qui l’on demande d’être notre réponse.
Paul Valéry dit quelque part pour contrer Descartes,
« Tantôt je pense, tantôt je suis »,
autrement dit, je pense quand je ne suis pas, et je suis quand je ne
pense pas. L’âme humaine est confrontée à ce
paradoxe de se connaître comme désir sans savoir ce
qu’elle désire. Elle est par conséquent à
elle-même à la fois une énigme et un tourment.
Peut-être la question est-elle la ruse du désir, le
serpent tentateur de
« -L’espoir, c’est de savoir, dit Reb Mendel. –Mais
ses disciples n’étaient pas tous d’accord avec
lui.
-Encore faut-il nous entendre sur le sens que tu donnes au mot
« savoir », dit le plus ancien d’entre
eux.
-Savoir, c’est questionner, répondit Reb
Mendel.
-Que tirerons-nous de ces questions ? Que tirerons-nous de
toutes les réponses qui nous entraîneront à poser
d’autres questions, puisque toute question ne peut naître que
d’une réponse insatisfaisante ? dit le second
disciple.
-La promesse d’une nouvelle question, répondit Reb
Mendel.
-Il arrivera bien un moment, reprit le plus ancien disciple,
où il nous faudra cesser d’interroger, soit parce qu’à
notre question il ne pourra être donné aucune
réponse, soit parce que nous ne saurons plus formuler nos
questions, alors à quoi bon commencer ?
-Tu vois, dit Reb Mendel, au bout du raisonnement, il y a
toujours, en suspens, une question décisive.
-Questionner, reprit le second disciple, c’est s’engager dans
la voie du désespoir puisque jamais nous ne saurons ce que
nous cherchons à apprendre.
-La véritable connaissance, c’est de savoir chaque jour
que l’on n’apprendra, en fin de compte, rien ; car le Rien est
aussi connaissance étant l’envers du Tout, comme l’air est
l’envers de l’aile.
-Notre espoir est l’aile du désespoir car, autrement,
comment avancerions-nous ? répondit Reb
Mendel ».
On le voit Reb Mendel, comme Socrate, n’a que des questions à partager, car elles sont plus profondes et dérangeantes que les réponses. Derrière toute question incisive, il y a la crainte de se perdre ou de perdre quelque chose de rassurant, qui nous ébranle. C’est que les questions ne se laissent pas maîtriser, et leurs issues sont indécidables et peuvent nous emmener à un aveu d’impuissance théorique. La question est le principe, ce qui s’impose comme premier, le fondement de la pensée même, le principe philosophique par excellence. Par la question, la pensée interpelle sa propre existence, parce qu’elle ne se fonde sur rien d’autre qu’elle-même. La sagesse de Socrate naît d’un néant de savoir dont il connaît la mesure. Rappelons que le dieu de L’Apologie a nommé Socrate le plus sage des hommes, et que pourtant dans le Ménon, Socrate déclare par trois fois ignorer la nature de la vertu. Le surgissement de l’interrogation fait éclore la dualité de l’ignorance, qui se prend pour un savoir, et d’un savoir, qui se sait ignorance. Remarquons que Socrate se situe au croisement de deux traditions de pensée : celle du maître de vérité, comme Empédocle ou Parménide, bénéficiant d’une espèce d’élection, de grâce, d’inspiration, d’un dire originel (le fameux daïmon de Socrate), tenant d’une sagesse initiatique, dont le savoir mystérieux, méditatif, échappe au commun des mortels (et l’on s’aperçoit dans le Phédon de l’intensité de ce que peut être une relation maître\disciple), mais il y a aussi l’idée d’un savoir fondé sur le débat contradictoire, que défendent les sophistes, l’échange public jusqu’à atteindre un accord mutuel, en mobilisant toutes les ressources de l’argumentation logique dans toutes sortes de questions. S’en remettre à la pure inspiration, ce serait renoncer au savoir objectif et partageable, mais renoncer à l’expérience intérieure, serait réduire le savoir à une maîtrise technique, et la question à un procédé rhétorique, qui anticipe déjà sur une réponse. Si la philosophie est pratique de l’interrogation, c’est qu’elle occupe la place incertaine, problématique, entre l’inspiration poétique et l’autorité du concept scientifique et technique (Cf Le livre du philosophe,Aphorisme 53 du Livre I de Nietzsche). La philosophie consiste dans l’examen sans relâche de tout domaine, y compris celui de sa propre démarche. Le philosophe est constamment embarrassé par des difficultés sur lesquelles on passe toujours trop vite à son goût, et dans lesquelles il décèle de fausses évidences, des germes de contradiction. On ne peut réduire la question à un fait de langue tel que la phrase de forme interrogative. Quand on parle de question de vie ou de mort, de question d’argent c’est que l’on est confronté à un problème urgent. Par contre, une phrase comme « voulez-vous me passez le sel, SVP ? » n’est qu’une demande polie de coopération et non une question véritable.
Remarquons que notre énoncé : qu’est-ce qu’une question ? nous dit quelque chose et qu’en même temps il tait. La question se situe entre la fécondité du dire et la résistance du taire. C’est un énoncé autoréflexif puisque la forme de l’énoncé et le contenu de l’énoncé sont une seule et même chose. C’est ce qui lui donne son aspect déroutant et radical. Ici la question n’est pas, contrairement à ce qu’affirme Kant, le premier moment du problème, elle pose le problème même de l’interrogativité. Comment prendre en charge cette interrogativité ? C’est une question qui porte sur elle-même, sur ce qu’est une question, et non pas comme à l’ordinaire sur autre chose. C’est à l’aide d’une question que nous nous demandons ce qu’est une question. L’être de la question («ce qu’est une question ») serait donc dans la forme questionnante elle-même. Autrement dit, on ne parviendrait pas à distinguer entre l’être de la question et le langage pour rapporter cet être en vérité. Ou plutôt, la question étant de l’ordre du langage, puisqu’on ne trouve pas de questions hors du langage, on bute sur une énigme, peut être insoluble. Généralement une question en « qu’est-ce que X ?» présuppose que ce X est déjà quelque chose, qu’il est, et cela est hors question, ce n’est pas là-dessus, sur la réalité de ce X que doivent se prononcer les interlocuteurs, mais c’est à partir de ce X qu’ils doivent se prononcer. La réponse donnée, la question disparaît et il reste l’objet. Mais dans une question socratique, cela même qu’est X est hypothétique, parce que l’on part de l’apparence de savoir. A proprement parler la question n’est pas, n’a pas d’être, sans appartenir pour autant entièrement au non-être, au néant. Elle se déploie dans le questionnement lui-même. Elle réside dans son itinérance. Sa visée s’offre à nous en se retirant. « Notre espoir est l’aile du désespoir » dit Jabès. Il nous conduit plus que nous le conduisons. C’est pourquoi la question demeure alors que l’interlocuteur lui, a été bouleversé. Or, pour édifier un savoir, on ne doit poser de questions que résolubles, et écarter toute interrogation aporétique, insoluble. Toute question qui ne semble pas susceptible de réponse est sans objet, tel est le préjugé que la science partage avec l’opinion. Il conviendrait alors de dissocier entre le sens d’une question (qui appelle une réponse) et le sens qu’il y a à poser cette question (qui n’appelle pas forcément de réponse). L’esprit philosophique devrait rester esprit d’incertitude, en tâchant de rester au plus près des difficultés rencontrées. Pourtant Platon, constitue un premier moment de rupture avec cet esprit, en constituant une ontologie qui est première par rapport aux questions. Ou si vous voulez, l’Etre, universel et nécessaire, précède la question qu’est-ce que ? qui présuppose déjà cet Etre. D’une certaine manière la réponse précède la question, comme les Idées précèdent le langage chez Platon. La philosophie après Socrate se centre davantage sur la réponse et son acquisition que sur la question posée. Ce qui est mis en avant est la justification de la réponse, ce qui fait qu’une réponse est une réponse, et non la question elle-même. L’intérêt de Socrate est de nous montrer que ce n’est pas parce qu’il y aurait des actes courageux ou des questions que l’on saurait pour autant ce qu’ils sont tant qu’on ne les a pas définis. Le risque étant qu’on ne parvienne pas à les définir, c’est-à-dire qu’on se serve de mots dont on ne connaît même pas le sens, dans la mesure où nous serions dans l’impossibilité de les référer à un être universel et nécessaire. Pour autant la question « qu’est-ce que le courage ? » n’en conserverait pas moins sa pertinence.
Si en réponse à notre question, on affirmait : une question est ce que vous venez de poser ; on aurait ici un exemple de question et non une définition de ce qu’elle est en vérité. On m’objecterait alors : « Oui, mais votre question n’était pas qu’est-ce que la question ? mais qu’est-ce qu’une question ? (sous-entendu parmi d’autres) ». Ce à quoi je répondrais que si j’avais proposé comme énoncé : « Qu’est-ce que la question ? », outre que cela aurait été encore plus déroutant, ou aurait pu passer pour une question d’histoire en référence avec la procédure criminelle de l’Ancien Régime consistant à se servir de la torture en tant que moyen d’instruction pour arracher des aveux, même si ce sens sera à conserver en tant qu’une vraie question est ce qui ne nous laisse pas tranquille, elle interrompt le régime dogmatique du savoir, ainsi lorsque vous repartez chez vous à l’issue du débat avec plus de questions qu’en arrivant, comme c’est arrivé à Rémi à propos de la question « En quoi sommes-nous des imposteurs ? » qui nous poursuit encore tous les deux, c’est-à-dire que nous sommes habités par elle, qu’elle est sans cesse à reprendre, parce que le problème du moi est tout bonnement la question que l’homme est pour lui-même, interrogation irréductible, ce qui nous questionne, nous met en question, nous qui mettons en question. Il y a donc un cheminement de la question correspondant à une espèce d’appel reçu. Mais « qu’est-ce que la question ? » aurait pu aussi passer comme l’équivalent de « quelle est la question ? » et aurait produit un effet comique en renvoyant soit à une personne sourde (« Je n’ai pas entendu : c’est quoi la question ? », soit à quelqu’un d’étourdi, (on a un exemple dans le trait d’humour « La réponse est oui, mais quelle est la question ? »), sens qu’il convient de ne pas abandonner complètement non plus, car il y a un humour désespéré de la question comme on a pu s’en rendre compte avec le texte de Jabès, voire un aspect dramatique (« Etre ou ne pas être, telle est la question » (Hamlet de Shakespeare), « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie »(Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus), ou encore la référence au livre d’Henri Alleg à propos de la torture sous la guerre d’Algérie intitulé : La question, mais la question désigne aussi un problème général comme Réflexions sur la question juive de Jean-Paul Sartre). Le caractère dramatique, radical et problématique de la question est ici aussi à retenir, et se trouve de même dans le texte de Jabès. Une question est à considérer ici comme l’équivalent de la question. Nous sommes en recherche de l’idée même de question. Et pour cela il va nous falloir nous servir de cela même que nous recherchons : des questions, sans pourtant savoir encore ce qu’elles sont. Tâche peut être alors logiquement impossible. De même qu’on prouverait la possibilité du mouvement en marchant, on prouverait la possibilité de la question en en posant une. Comment saurons-nous que c’est bien de la question dont nous parlons, si nous ne savons pas ce qu’est une question ? Paradoxalement, comment est-il possible de rechercher ce que nous ignorons ? Récapitulons : nous disposons d’un certain nombre de propriétés d’une vraie question : elle est de l’ordre du désir, elle ne nous laisse pas en repos, elle est à la fois légère, modeste, plus modeste en tout cas qu’une réponse, dramatique, et enfin problématique. Il va nous falloir réfléchir sur la parole et l’existence, sur l’événement de la question, car questionner nous engage et engage l’autre en nous ouvrant à l’échange. Bien souvent les questions naissent de l’écoute attentive de l’autre. Il n’y a de question que pour un être de parole, un être attentif au monde. L’acte de questionner conduit à se questionner, et à se découvrir ignorant. Une question agit et révèle donc. Mais que révèle-t-elle exactement ? A condition de remarquer qu’une question ne se limite pas à une phrase interrogative, on peut s’apercevoir que dans un dialogue, ou un débat il y a quantité de questions non formulées, implicites et qui pourtant ont appelé des réponses, ne serait-ce qu’un silence approbateur. D’une certaine manière tout discours met indirectement en question celui qui l’énonce. La question est ce qui anime l’usage du langage, à la fois comme ouverture sur l’horizon du monde et des autres, appel du sens et comme requête adressé à l’autre, effet dynamique dans le dialogue. Nous ne pouvons d’ailleurs essayer de nous connaître nous-même sans passer par l’épreuve du questionnement. Mais que dit la question ? Et qu’est-ce qu’elle tait ? Avec la question nous quittons ce qui n’est déjà plus familier et nous entrons dans l’inquiétante étrangeté de ce qui n’est pas encore. L’énoncé aurait pu être : que peut une question, et envisager les pouvoirs, les périls, et les limites de la question. Voyez ce qu’il advint d’Œdipe lorsqu’il brisa le ressort le plus intime de la question en résolvant l’énigme du Sphinx. C’est que répondre signifie étymologiquement s’engager en retour, répondre de la question et pas seulement répondre à la question, autrement dit, en répondre.
La question de la question est posée par Socrate, un maître es questions, qui conférait une existence quasi autonome au questionnement en tant que tel. Il va s’agir avec lui ce soir de considérer la question en elle-même, et non comme élément secondaire, à la fois au sens où la question n’interviendrait que dans un deuxième temps, le plus souvent après la prise en compte d’un objet sous le mode du « il y a » affirmatif (il y a cet objet sur lequel repose mes feuilles et que l’on désigne du nom de table, mais qu’est-ce qu’une table ?), et « secondaire » au sens de ce qui serait d’une moindre importance que l’affirmation, l’essentiel étant la réponse, la connaissance, l’accord entre nous. Non, il n’y a ni modèle, ni secondarité qui sous-tendent l’interrogation : celle-ci est seule face à elle-même, et la fondation philosophique ne repose selon moi sur aucun fondement a priori, déjà existant. Considérer le fondement de la philosophie comme question c’est le poser en tant qu’il fait question. Question fondamentale puisqu’il n’y en a pas de plus première, et que l’on entreprend pour elle-même sans s’appuyer sur autre chose. On en revient à la spécificité de la philosophie comme radicalité de l’interrogation. Pour ne pas perdre son caractère fondamental, la question doit être pensée à partir d’elle-même et non de ce qui est.
Puisse cette introduction vous poser question, elle n’aura pas été complètement vaine, et vous fera partager mon sentiment de n’être pas sorti indemne de cette réflexion. A vous.
Conclusion :
Merci de votre participation. Pour terminer j’aimerais vous offrir deux lectures. La première est celle d’un petit texte de François Rancillac, diplômé de philosophie et metteur en scène du spectacle Biedermann et les incendiaires de Max Frisch donné au Théâtre du Nord cette dernière semaine (du 15 au 23 mars 2007). La seconde est le texte conclusif, ça tombe bien, du philosophe Michel Meyer dans De la problématologie.
Commençons par le texte inséré dans le programme de la pièce de Max Frisch :
« Sa vie durant, Max Frisch s’est voulu poseur de
questions. Ca fait joli sur le papier, mais ce n’est pas si facile
à vivre au quotidien –surtout quand vous avez traversé
presque tout le XXe siècle, le siècle des
« -ismes », le plus sanglant de l’histoire
humaine.
Poser continuellement des questions, c’est (se)refuser de
s’arrêter à des réponses, même les plus
convaincantes, même les siennes propres ; c’est (se)
refuser de se satisfaire
des « faits », des
« évidences », des assurances ; c’est
(se) refuser d’être rassuré ; c’est douter toujours
de la pureté des discours, surtout des plus
honnêtes ; c’est échapper aux séductions des
systèmes trop bien huilés, des idées trop bien
relookées ; c’est revendiquer (pour soi et pour les
autres) sa liberté de réflexion, son droit à
critiquer face à toutes les « pensées
uniques », face à la violence des armes, des mots,
des média, du brouhaha, du silence ; c’est affirmer la
complexité incroyable du réel et des humains, la
fécondité infinie de la vie contre toutes les
puissances de simplification, de réification,
d’aliénation : c’est le plus souvent défendre
l’être humain… contre lui-même. Sceptique et humaniste
à a fois (position inconfortable !), intellectuel
engagé hors de tout parti (à la limite du tenable), Max
Frisch pose donc des questions, inlassablement –de ces questions qui
agacent, qui vous obligent justement à « remettre en
question » toutes ces petites béquilles intimes,
morales ou politiques, qui vous permettent de vous arranger avec
vous-même et le réel- arrangements fort pratiques,
certes, mais tellement bancals, et qui finissent par vous
arrêter, vous empêcher, vous ligoter…
Alors la vie qui pousse, le réel qui bouge, la pensée (et l’impensé) qui s’asphyxie cognent à la porte… Et si le verrou est mis, si la parole est bâillonnée, la vie, le réel et la pensée rentrent à coup de bélier ou… mettent le feu à la maison ! »
Voici à présent le texte de Michel Meyer :
« Que celui qui prétend avoir déjà les réponses sans s’être interrogé, sans les avoir interrogées, frémisse. Il est celui qui obéira le moment venu, quitte à signer son propre arrêt de mort. Il est l’homme de l’acceptation, de la hiérarchie, celui dont toute Autorité se régale. Voué à être manipulé, il est aussi celui qui, s’il le peut, fera du questionneur la proie de sa faiblesse devenue force. Il se vengera du questionneur qu’il n’a pas su être en reconnaissant en lui ce qui le met en question de façon vitale, existentielle. Je crains cet homme-là par-dessus tout, car il est l’ennemi de la culture, sauf s’il peut inlassablement la reproduire, et s’en prévaloir pour s’imposer socialement. Et s’il ne le peut plus, il sera l’intellectuel des pouvoirs d’oppression. Le procès de Socrate est alors inévitable, de ce même Socrate avec lequel nous avons commencé à philosopher, et sans lequel nous ne pouvons conclure, si conclure peut avoir un quelconque sens ici. »
Fabrice DEWOLF
Jeudi 22 mars 2007
Bibliographie
-Axelos K.,Ce questionnement,Editions de Minuit,coll.Arguments, 2001.
-Réponses énigmatiques,Editions de Minuit,coll.Arguments,2005.
-Grimaldi N.,Socrate, le sorcier,PUF,coll.Perspectives Critiques,2004.
-Jabès E.,Le livre des questions,Gallimard,L’imaginaire,1988.
-Meyer M.,De la problématologie,ed.Pierre Mardaga,1986.
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